Embarquement immédiat pour une saison d’hiver en bonne compagnie ! On s’équipe et on file à l’aventure avec Astroy (Astrid Cheylus), Ed (Edgar Cheylus), Ramb’s (Lalo Rambaud), Julo (Jules Michaud), J (Jean Tonnelier), Poy (Louis Pouvel) et Man’s (Manon Loschi).
Chapitre 1 : LA RENCONTRE
Whouaaaa ! Jamais je n’aurais imaginé vivre ça lorsque j’ai rencontré Manon Loschi, aka Man’s, sur le stand La Clusaz à l’occasion du High Five Festival en octobre dernier à Annecy.
Mon affiche dédicacée par la prochaine rookie du FWT en poche, je la remercie et puis lui dit amicalement :
- On se croise cet hiver sur La Clusaz ?
- VAS-Y CAP…
À ce moment-là je ne pensais pas qu’elle prendrait cette phrase au pied de la lettre.
Chapitre 2 : L’ATTENTE
Les nuages assombrissent les sommets, ça fait déjà 6 jours que je n’aperçois plus les dents aiguisées des rochers de la chaîne des Aravis. La neige, quant à elle, ne pointe toujours pas le bout de son nez ici au village. Je suis perdu… entre excitation à l’idée d’imaginer cette combe de Balme toute blanche et la peur de ne pas apercevoir un seul flocon lorsque les nuages se dissiperont.
Quelques jours plus tard…
7h, le réveil sonne. J’ai cette flemme de devoir me retourner pour arrêter le réveil. J’aimerais me rendormir dans ce rêve où je flottais sur les skis, seul au milieu de cette pente interminable surplombant la planète, taillant des grandes courbes dans cette neige d’un rose scintillant au coucher de soleil.
BIP BIP BIP ! Bon, il faut vraiment se lever maintenant. Les yeux encore endormis, j’ouvre les volets de ma chambre, éblouis par cette lumière blanche. Je ne vois plus rien. Tout est flou. Je me frotte les yeux pour essayer de voir quelque chose… C’est blanc, ça fait mal aux yeux, mais c’est beau. C’est extrêmement beau ! Les nuages se sont enfin dissipés laissant place au spectacle que la nature nous offre. Cette neige immacule la combe de la Creuse avec la mythique Porte des Aravis qui se dessine dans le ciel. Ça y est l’hiver s’est réveillé.
Dans le car pour descendre à l’école, je scrolle sur TikTok. J’ai l’impression d’être le seul à être excité et impatient de pouvoir skier ici ou quoi ? Ils parlent tous de la qualification de La France en demi-finale de la coupe du monde de football et de ce penalty manqué par Harry Kane.
Allez, je remets mon nez sur mon téléphone… Tient La Clusaz vient de poster un truc. Quoi ? Même eux se mettent au foot ? Attend, mais non, ils annoncent l’ouverture de Balme pour ce week-end, trop bien ! Vivement la fin de semaine…
Chapitre 3 : DÉCEMBRE
8h le réveil sonne, je n’ai pas cette flemme de devoir me retourner pour arrêter mon réveil. Je n’ai jamais été autant en avance.
8h30 je suis devant la télécabine de Balme et j’ai bien l’impression de n’être pas le seul d’avoir réglé mon horloge sur le fuseau horaire de La Clusaz.
Tiens même Man’s est là avec ses amis, le fameux gang de Seby dont elle m’avait parlé au High Five.
- Man’s : Hey, salut, comment ça va ? T’es tout seul ?
- Moi : Ouais
- Man’s : Tu veux venir skier avec nous ?
- Moi : Ouais pourquoi pas…
- Man’s : Allez viens, je vais te présenter les artistes du gang de Seby.
- Julo : Salut Twa, bienvenue !
9h20, on est au sommet du col et je m’apprête à rider avec Ramb’s, Ed, Astroy, J, Poy, Julo et Man’s. Ils partent devant et déjà, je ne sais pas où aller. certains vont à gauche, d’autre à droite. Allez, je me lance. C’est un défilé de double back, de sauts de barres, de grands slash et de rigolade. On a vraiment l’impression de voir jouer des gamins sur une aire de jeux. Ramb’s, Poy et J viennent d’ailleurs de se lancer dans un concours de doubles back assez impressionnant.
Chapitre 4 : JANVIER
On vient de prendre 35 cm de fraîche hier soir, du coup, Ed m’a demandé si je voulais l’accompagner faire le sunset sur l’Étale avec Astroy. Forcément, j’ai dit oui.
Il est 15h et on est au sommet du Belvédère de l’Étale. La vue est splendide et il n’y a personne, à croire qu’on est les seuls à connaître ce spot. Le DVA checké, les skis bien attachés au sac à dos et les crochets des chaussures ouverts, on s’attaque à l’ascension de cette petite face pour atteindre un hors-piste qui s’appelle “l’Épaule”. C’est vrai qu’en y repensant, on a vraiment l’impression de grimper sur une bonne grosse épaule, celle de la pointe de Merdassier.
Voilà maintenant 15 minutes qu’on se bagarre à tour de rôle pour faire la trace de montée afin d’accéder aux pentes vierges qui n’attendent que nous. Arrivé au sommet, je n’avais jamais rien vu de si beau. Mais cette sensation n’est rien comparée au plaisir procuré de glisser tous ensemble. J’étais si léger sur la neige que j’ai regardé le sol pour vérifier que je n’étais pas en train de voler. Ce pur moment de poésie et de douceur m’a littéralement fait oublier où j’étais, qui j’étais, je ne faisais qu’un avec la montagne.
- “Whaaaouuu c’est magique”.
J’étais en transe. J’enchainais les courbes à toute vitesse. Cette euphorie contrôlait tout mon corps et mon esprit. C’est là que j’ai compris ce que s’est d’être accro au ski.
Chapitre 5 : FÉVRIER
C’est les vacances en ce moment, du coup, la station et les pistes sont prises d’assaut par les touristes. J’ai suivi les conseils de Ramb’s pour ma session aujourd’hui, je vais dans le Vorêt. Cette forêt qui borde le Crêt du Loup et le Fernuy. D’ailleurs, il m’accompagne avec Man’s et Julo, car il est facilement possible de se perdre au milieu de tous ces arbres et souches.
J’ai l’impression de jouer à Mario en les regardant bondir sur ces gros champignons blancs. Je slalome entre les sapins quand soudain Man’s me saute par-dessus, puis je me prends une vague de neige par Lalo. Miam, ce que c’est bon la neige ! On termine cette journée avec une course poursuite dans les bois.
Allez je vais payer ma tournée puisque j’ai perdu au défi de Julo quelques minutes plus tôt, à savoir ne pas arriver en dernier en bas. On retrouve Poy, Ed et Astroy qui étaient partis faire le grand chelem de La Clusaz. C’est-à-dire enchaîner en une journée le plus de fois Bella-Cha. Mais, ils n’ont pas réussi à détrôner le record de Julo qui avait réussi à le faire 7 fois en une journée. Allez santé !
Chapitre 6 : MARS
« Le Fernuy, c’est très mars pour pouvoir se mettre des grosses barres et se sateliser sur Saturne ». C’est ce que Jean m’a dit pour me motiver à skier avec lui aujourd’hui. Alors, j’y vais, mais j’ai peur…
Pour cette séance spatiale, je pars avec un équipage de compète : J, Julo et Poy.
Avant de se mettre en orbite, on a fait un peu de marche puisqu’on est monté faire le couloir de La Lana pour atteindre les paravalanches du Fernuy : la rampe de lancement. Cinq, quatre, trois, deux, un… Mise à feu !J’ai pu admirer Pay dans son œuvre. Master double barres nous a montré ce qu’il avait dans le bide. À la fin de cette journée, j’ai pu me rendre compte que le corps humain était impressionnant, enfin surtout les leurs. À la naissance, nous n’avons pas eu les mêmes gênes. Et eux, je suis quasiment sûr qu’ils ont un cerveau amovible. Ils ont cette faculté à le déposer dans un coin quand ils le veulent et, ils doivent avoir des vérins dans les jambes pour amortir tous ces sauts. C’est des machines !
Après avoir dévalé cette petite rampe du couloir de La Lana, nous voila dans la combe de la Creuse. Un magnifique espace vierge où l’on peut exprimer son ski librement. Des grands virages faisant gicler cette poudre scintillante dans le ciel.
C’est donc ça le paradis ?
Chapitre 7 : AVRIL
C’est déjà la Der des Ders. L’hiver est passé à toute allure et, pour clôturer la saison, on s’est tous donné rendez-vous à Balme pour une session « slushy ». C’est un véritable feu d’artifice humain, des cabrioles, du ski à l’envers à l’endroit, des barres de rire, des gamelles, mais surtout beaucoup d’amour. Quel plaisir de skier en t-shirt de sentir la chaleur des rayons du soleil sur son visage contrasté à la fraîcheur de la neige sur les jambes. Un air de vacances et d’insouciance nous envahit à ce moment-là. Que calor !
Je dois vous avouer que j’ai découvert une super bande de copains. Ils m’ont accueilli comme si je les connaissais depuis toujours et, grâce à eux, j’ai vécu des super bons moments. Avec eux, j’ai appris deux choses : le ski, ça se partage à La Clusaz et il faut mettre les bras devant.