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Candide Thovex : tout est dans la tête

Faut-il encore le présenter ? Chaque génération a sa façon de le surnommer : le goat, la légende, l’enfant du pays… Nous avons profité du calme de l’été pour faire un brin de cosette avec Candide Thovex.

Chapitre 1. La genèse.

Sans tricher, sans réfléchir, sans demander de l’aide à tes parents, quel est ton tout premier souvenir sur les skis ?

J’avais deux ans quand mon père m’a mis sur les skis, je n’ai aucun souvenir, mais ce qui est sûr, c’est que c’était à La Clusaz !

Comment décrirais-tu La Clusaz de ton enfance à ceux qui ne l’ont jamais connue ?

J’ai eu beaucoup de chance de grandir ici. C’était très calme. Il y avait moins de monde sur les pistes… mais les télésièges faisaient mal aux mollets.

T’as déjà séché les cours pour aller skier ? Si oui, raconte !

Non, je ne pense pas. Si j’avais fait ça, ma mère serait venue me chercher sur les pistes ! J’étais au ski-études de La Clusaz pendant le lycée, c’était idéal pour allier les deux. J’avais beaucoup de temps pour aller skier.

Tu rêvais de quoi quand tu étais enfant ? Tu es satisfait du résultat aujourd’hui ? T’as encore des rêves pour la suite ?

J’étais passionné de ski, et c’était la grande période du ski de bosses avec Edgar Grospiron. Je rêvais de faire quelque chose dans le ski. Je pense pouvoir être satisfait mais j’ai encore beaucoup de choses à explorer.

T’avais un surnom au ski club ?

Non, je n’avais pas de surnom, mon prénom était déjà assez original.

T’avais des posters de qui de quoi dans ta chambre ? Tu admirais qui étant enfant ?

J’avais des posters d’Edgard, et aussi Jean-Luc Brassard et Sergei Shupletsov. C’étaient les stars du ski de bosses. Plus tard, vers 14-15 ans, j’étais plus inspiré par le snowboard, avec des gars comme Terje Haakonsen. Ça a vraiment changé ma vision du ski et m’a fait réaliser que d’autres choses étaient possibles.

Y a-t-il une saison de ski durant ton enfance qui se distingue particulièrement dans ta mémoire ?

Je dirais l’hiver 1997. C’est là que j’ai tourné mes premières images de ski, en 16mm. Mon premier contrat avec Quiksilver. Mon premier vrai voyage, à Riksgränsen, en Suède, suivi de sessions à travers l’Europe pour filmer dans les snowparks.

C’est quoi le moment de bascule qui a changé ta vie, ton ski, ta carrière ? À quel moment as-tu réalisé que le ski n’était pas juste un hobby, mais une passion qui deviendrait ta carrière ?

Tout a vraiment changé quand j’avais 16, 17 ans. Je voyageais beaucoup, surtout aux États-Unis, pour tourner avec des productions américaines. C’est à ce moment-là que j’ai filmé le Chad’s Gap et remporté les X Games. C’est là que tout a basculé.

 

Chapitre 2. Jusqu’ici…

Ça fait quoi d’avoir une piste à son nom ?

C’est un vrai honneur. C’est à Balme que j’ai tout appris, là où j’ai le plus skié dans ma vie. Le terrain est unique, et je pense que tout mon ski vient de là. Alors forcément, avoir une piste à mon nom dans ce secteur… je ne peux qu’en être fier. Un grand merci à La Clusaz.

Le truc le plus fou de ta carrière de skieur professionnel ?

Le tournage de la pub Audi Ski The World a été le truc le plus fou que j’ai vécu. Deux tours du monde, des lieux improbables, avec une équipe incroyable. Skier la Muraille de Chine, la Jamaïque, l’Iran, et toutes les autres destinations… C’était intense, parfois très dur. Une expérience unique, qui te marque à vie.

Tu penses à quoi quand t’es sur les skis ?

Je ne pense à rien quand je suis sur les skis. Je suis dans ma bulle, le téléphone est coupé. Ça me permet de tout oublier. Le ski, c’est une thérapie.

Ta session de ski parfaite ? 

Tout dépend des conditions du jour. J’ai autant de plaisir sur la piste qu’à faire une grosse journée de poudre. Dans tous les cas, c’est du ski du matin au soir. Une journée parfaite, c’est quand je suis content des images le soir.

Quel regard as-tu sur le ski ? C’était mieux avant ? Hâte de voir la suite ?

Le ski évolue tout le temps et chaque génération apporte quelque chose.

Les années passent et quand ton corps est ton outil de travail, on imagine qu’il faut en prendre soin. As-tu une routine particulière avant d’aller skier (voire toute l’année) ?

Il y a beaucoup de préparation tout au long de l’année, mais tout ça se fait en silence. En hiver, j’ai un programme que j’ai mis en place avec le temps qui me prend plusieurs heures chaque jour après le ski. C’est une vraie discipline personnelle.

C’est quoi le style Candide Thovex ? Tu le définirais comment ? Ça vient d’où ?

C’est difficile à dire, je ne pense pas que ce soit à moi d’en parler. Un style, c’est quelque chose de naturel. Tu ne peux pas le décrire.

Que penses-tu des gens qui prononcent le Z à la fin de La Clusaz ?

Ils ne sont pas au courant !

Quel est le conseil le plus bizarre que l’on t’a donné sur le ski ?

On ne m’a jamais donné de conseils bizarres. J’ai été formé par les meilleurs au Club des Sports de La Clusaz, Fabien Cattaneo et Antoine Rachel, et ce n’étaient que de bons conseils.

Et quel conseil donnerais-tu aux jeunes skieurs d’aujourd’hui ?

Le plus important, c’est de se faire plaisir. Et de se rappeler que tout est dans la tête.

Chapitre 3. L’après !

Après tant d’années, comment on se renouvelle ? Sans donner ton secret, comment fais-tu pour toujours autant innover sur les skis, dans le choix de tes spots et dans tes images ?

Je pense que c’est un sport d’expérience donc on ne peut que progresser. Il y a aussi toujours de nouvelles choses à faire en ski ou à inventer. Le terrain est différent à chaque destination. Et quand un projet m’inspire, je vais jusqu’au bout.

On dit souvent que le freestyle (quelle que soit la discipline), c’est un peu comme la danse. Au-delà du côté sportif, c’est aussi une forme d’art. T’en penses quoi ? C’est quoi ta vision ?

On peut dire ça. Il n’y a pas de répétition. Je pense que l’art est aussi dans la manière de créer les images et au montage. On pourrait monter une vidéo de mille façons différentes : c’est une question d’inspiration. On pourrait retravailler un clip pendant des années, mais à un moment, il faut s’arrêter.

Un art n’est jamais achevé, seulement abandonné.

Finalement, il n’y a pas que le ski dans ta vie ? Il y a aussi la photo et la vidéo !

Oui, ça a toujours été une passion. Surtout la vidéo. Depuis l’âge de 15 ans, j’ai toujours réalisé et monté mes propres images.

Si tu n’avais jamais skié professionnellement, quel métier aurais-tu aimé exercer ?

Je pense que ça aurait été dans un autre sport. Je faisais plusieurs sports différents et à un moment, j’ai dû trancher : j’ai choisi le ski.

Comment imagines-tu La Clusaz dans 10 ans ?

Les montagnes n’auront pas bougé.

Tu as tout skié ou presque… Est ce qu’il y des spots que tu n’as pas encore cochés ?

J’ai eu la chance de skier dans pas mal d’endroits à travers le monde. Après avoir vu beaucoup de terrains différents, je pense que les Alpes sont exceptionnelles. Mais il reste bien sûr encore des destinations où j’aimerais aller skier.

Un petit mot à faire passer à ceux qui te suivent et t’admirent depuis le début ?

Un grand MERCI à tous !