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Jade Michaud, du freestyle au tatouage

Sur la neige ou au crayon, elle a toujours su dévoiler ses multiples talents créatifs.

Ancienne skieuse freestyle licenciée au Club des Sports de La Clusaz, elle consacre désormais la plupart de son temps à un art tout autre. La tatoueuse la plus inspirée et inspirante des Aravis partage avec nous l’histoire qui l’a amenée à choisir ce métier, le regard tourné vers l’avenir et les projets enthousiasmants.

Bienvenue dans le monde merveilleux de Jade Michaud !

Tu es devenue tatoueuse, peux tu nous raconter ce qui t’a donné envie de faire ce métier ?
Depuis mes 10 ans, j’ai été inspirée par le monde du tatouage. Je regardais l’émission « Tattoo Cover » et j’admirais le travail qui y était présenté. J’ai fait mon stage de 3ème à
l’Atelier des Belettes à La Clusaz, un magnifique atelier de création, un lieu unique où j’ai été accueillie par Sigrid et Stephen. Sigrid crée des bijoux, elle peint sur de la porcelaine, c’est une artiste très talentueuse. Stephen est un passionné de tatouage et il m’a proposé d’essayer sa machine sur de la fausse peau en latex. J’ai réalisé une rose et quelques années plus tard, j’ai décidé de me la faire tatouer sur la peau pour la symbolique. Mon stage de 3ème a été l’élément qui a déclenché mon envie de devenir tatoueuse.

Quels sont les courants artistiques qui t’ont inspiré ?
Il y a plusieurs courants artistiques qui m’inspirent comme le réalisme, le surréalisme, le street art et le pop art. Dans le tatouage, on parle de style. J’aime beaucoup le Black work,
l’ornemental, le Line work, le floral et le Dot work. Le Dot work est une technique qu’on vient réaliser point par point en faisant des dégradés en noir et blanc. Je trouve que ce sont des styles qui s’adaptent bien au corps, aux courbes et aux différentes morphologies. Ça les rend vivants sur la peau.

En quelques années, as-tu vu une évolution dans ta façon de tatouer ?
Mon évolution est constante, tous les jours je découvre de nouvelles techniques et ça me pousse à vouloir approfondir mon travail et mon style. Je dirais que mon style est encore en cours de recherche mais je suis plutôt dans le Line work donc avec des traits assez fins avec des légères ombres. Mais j’aime beaucoup les gros traits aussi !

Peux-tu nous parler de l’oeuvre dont tu es la plus fière et nous raconter son histoire ?
J’ai réalisé une grosse pièce florale sur la hanche d’une jeune femme. La réalisation du tatouage a duré 7h… C’est ma plus grosse pièce et je suis fière du résultat.

Si tu devais tatouer ton père, ta mère ou les deux, ça se passerait comment ?
Mes parents ont été mes premiers clients, c’était mes « cobayes ». J’avais réalisé une fleur sur l’avant-bras de ma maman. Et pour mon papa une ancre sur le mollet que j’adore !
Ça s’est super bien passé, ils ne cessent d’avoir de nouvelles idées mais j’essaye
de les calmer un peu.

Le ski freestyle a une place importante dans ta vie, pour toi quelles sont les compétences que tu as pu tirer de ce sport pour t’en servir dans ton art ?
Le ski freestyle m’a beaucoup aidé pour me lancer dans mon métier. C’est un sport très artistique qui demande de la créativité, de l’originalité, de la souplesse mais aussi de
l’engagement, de la confiance en soi, de la patience et de la détermination. C’est assez similaire dans le tatouage.

Le tatouage, c’est plutôt une affaire personnelle ou une affaire de groupe pour toi ?
Je pense que le tatouage est plus une affaire personnelle, dans le sens où il faut se démarquer des autres avec son propre style, sa propre direction artistique sur les réseaux
sociaux et apporter de nouvelles idées. C’est aussi une affaire de groupe car il y a une certaine entraide lorsque des tatoueurs invitent d’autres tatoueurs pour se faire connaître, on appelle ça des « guests ». Les conventions de tatouages sont aussi un bon exemple car c’est un rassemblement de tatoueurs qui viennent du monde entier et c’est un moment de partage.
Pour l’instant, les guests ne sont pas une priorité pour moi. Je préfère prendre le temps de trouver réellement mon style pour proposer mes propres créations.

Est-ce que l’environnement dans lequel tu as évolué et la montagne sont des sources d’inspiration pour ton travail ?
L’environnement dans lequel j’évolue est très inspirant pour mon travail. Depuis que j’ai commencé à tatouer, j’ai dû réaliser une trentaine de tatouages autour de la montagne. Ça commence à faire pas mal de montagnes non… ? Les perspectives, les courbes et les ombres sont très intéressantes à dessiner.

Est ce qu’il y a un artiste tatoueur avec qui tu adorerais collaborer ?
Il y a un tatoueur que j’admire énormément, c’est Diego Moraes. Son travail est époustouflant. Il réalise principalement des grosses pièces, il est dans le Black work – des traits assez noir – et le réalisme. Et j’adorerais rencontrer, voir même me faire tatouer par « Shin ». C’est une tatoueuse basée à Paris qui réalise de magnifiques pièces tout en finesse dans un style qui me plaît énormément.

Et enfin, si tu devais utiliser tes talents pour autre chose que le tatouage, tu choisirais quoi ?
J’adorerais développer mes talents dans d’autres pratiques artistiques comme la musique, la sculpture et la photographie.
Affaire à suivre…