Tisanes, sirops, préparations pour biscuits, sels aromatisés… Le tout fait maison et local. On a suivi Arthur chez lui, de la cueillette à la préparation des produits. Direction les coulisses du P’tit Barbu de La Clusaz !
La culture
J’ai créé, à La Clusaz, un champ de culture pour faire pousser des plantes que l’on ne trouve pas dans nos montagnes. En 2023, j’ai planté environ 900 plants qui grandissent d’année en année. Sur environ 700m2, on retrouve donc une quinzaine d’espèces différentes : des plantes « méditerranéennes », Lavande, Thym, Sarriette… aux fleurs de toutes les couleurs Bleuet, Tournesol, Soucis, Mauve… en passant par les incontournables Menthes, Verveines, Sauge. Chaque plant ayant des besoins spécifiques et uniques, il faut les observer et savoir y répondre. Dans le champ, le travail est uniquement manuel. Certaines lignes de plantes sont paillées pour réduire le désherbage et l’arrosage. Le seul engrais utilisé est le compost issu des mauvaises herbes… Le champ est actuellement en conversion BIO. Il permet de récolter plus d’une centaine de kilos de plantes fraîches.
La cueillette
Je récolte aussi une centaine de kilos de plantes sauvages, reparties en une dizaine d’espèces différentes dans le massif des Aravis. Bien que la nature et l’environnement qui m’entourent offrent une grande quantité de plantes, le but est de récolter uniquement ce dont j’ai besoin, tout en prenant soin d’en laisser suffisamment sur les différents sites pour préserver et assurer leur régénération l’année suivante. Par exemple, je ne cueille qu’une partie des jeunes pousses
d’épicéa pour permettre à l’arbre de continuer sa croissance. Les fleurs, elles aussi ont leurs règles de bon sens. Je ne récolte qu’une fleur sur trois afin que les autres puissent faire leurs graines et repousser l’année suivante.
La transformation
J’ai réhabilité une ancienne étable en un local de transformation des plantes. La pièce maîtresse de ce local est le séchoir. Dimensionné et construit de mes mains, il permet de conserver les plantes pendant plusieurs années et de pouvoir les consommer à tout moment. Elles sont soigneusement déposées sur des claies, rangées dans un caisson ventilé. Un déshumidificateur permet d’extraire l’eau des plantes tout en gardant leurs couleurs et leurs arômes.
Vient ensuite l’étape du montage : c’est rendre la plante plus présentable en lui faisant une petite beauté ! On vient séparer les différentes parties de la plante en fonction de nos besoins. On sépare les feuilles ou les pétales pour les tisanes par exemple. Mais rien ne se jette, les tiges sèches servent de combustible pour alimenter le fumoir et ainsi parfumer d’autres aliments notamment le sel dans ma gamme de produits.
Les plantes sont ensuite stockées dans des boites hermétiques, à l’abri de la lumière, de l’humidité et des insectes pouvant altérer sa qualité.
C’est dans ce local que tous mes produits sont confectionnés. Manuellement, les mélanges de plantes pour tisanes y sont réalisés puis mis en sachet et étiquetés. Les sirops sont infusés puis embouteillés.
Les produits
Travailler avec les plantes aromatiques ouvre de nombreuses opportunités, aussi bien dans l’herboristerie, que la cosmétique ou encore dans l’alimentaire. Personnellement, je ne travaille que l’alimentaire car, épicurien de nature, j’adore découvrir de nouveaux goûts avec les différents arômes des plantes et ainsi
créer de nouvelles recettes.
Ma gamme de produits est variée : infusions, sirops, sels aromatisés et aromates, ce qui me permet d’avoir des produits pour tous et pour tous les goûts. Les sirops permettent de découvrir le goût « naturel » des plantes et de découvrir de nouvelles saveurs. Suivant les aromes recherchés, je travaille la plante sèche ou fraiche, en la laissant infuser plus ou moins longtemps !
Pour finir, les sels viendront relever et aromatiser tous vos plats. Vous retrouverez notamment « L’Copa Boë », un sel fumé aux plantes aromatiques et associé aux arômes de l’Epicéa et de la Sarriette. Ce sel donnera une note particulière lors de vos dégustations de tomme blanche.
Attaché au patrimoine de ma région et de mon village, tous les noms des produits sont traduits en patois savoyard. C’est pour moi, un moyen de laisser une trace et de faire découvrir ou redécouvrir cette langue qui tend à être oubliée.
Les Tisanes
L’Iver Aruve : L’hiver arrive
D’sé Pâ Mafi : Je ne suis pas fatigué
Bone Né Lou Ptyou : Bonne Nuit les Petits
Bien Mja, Bien Biu : Bien Mangé, Bien Bu
Tizann’na des Aravis : Tisanne des Aravis
Les Sels Aromatisés
L’Copa Boë : Le Bûcheron
L’Péchor : Le Pêcheur
L’Barzhi : Le Berger
L’Orso : L’Ours